Incroyable mais vrai ! Les gourdes que les élèves utilisent pour étayer leur soif en classe, certains d’entre eux les ont transformées en gourdes d’alcool .
Adoptée depuis des lustres par les sportifs et les promeneurs, la gourde envahit les espaces de travail, les établissements scolaires, les universités, remplaçant les bouteilles et gobelets en plastique jetables.
Si l’utilité de ces gourdes n’est plus à démontrer dans leurs usages appropriés dans les écoles, collèges et lycées, force est de constater depuis quelques mois que des apprenants surtout du secondaire, en ont fait des contenants d’alcool dans les salles de classe.
Plusieurs fois alertée, notre rédaction a finalement décidé de mener ses enquêtes dans 25 collèges et lycées de la capitale et 11 à l’intérieur du pays.
Le constat est effrayant. Bizarrement, c’est un phénomène connu de plusieurs élèves. Ils sont nombreux à être au courant de ces faits. Pire, il y a des cigarettes et des drogues sous forme de comprimés principalement de couleur rose et de bonbons appelé toffi que les élèves prennent accompagnés de l’alcool mis dans les gourdes qui étaient censées contenir de l’eau.
Après la prise de ces substances, soit ils dorment, soit ils deviennent turbulents et agressifs empêchant les camarades autour d’eux de bien suivre les cours.
Et ce sont les apprenants de plus en plus nombreux qui sont régulièrement embêtés par la situation qui donnent l’alerte et sollicitent de l’aide pour faire arrêter la prise de l’alcool et autres substances non autorisées dans les salles de classe.
Toutes les catégories sociales se retrouvent dans le phénomène. A l’intérieur du pays, selon les résultats de nos enquêtes, ce sont les apprenants qui ont quitté Lomé pour les autres régions, ceux qui étaient en vacances à Lomé et ceux qui ont des amis à Lomé avec qui ils ont gardé les contacts qui ont introduit ce fait dans certains collèges et lycées de la maritime, des Plateaux-Est, des Plateaux-Ouest, de la centrale, de la Kara et des savanes.
Cependant, c’est à Lomé que le phénomène est sérieusement inquiétant. Malgré les notes du ministre Komla Dodzi KOKOROKO reprises par les directeurs régionaux de l’éducation interdisant formellement l’introduction et la prise d’alcool et de stupéfiants dans les établissements scolaires; malgré les règlements intérieurs des établissements,les efforts de contrôle du personnel administratif et enseignant, ces jeunes se comportent en terrain conquis sur le sujet à en croire les propos qu’ils tiennent lorsque leurs camarades menacent de les dénoncer à l’administration de leurs établissements scolaires respectifs.
Ces apprenants ont besoin d’aide pour les sortir de cet engrenage. Certains y sont rentrés par suivisme, d’autres par curiosité et d’autres encore par naïveté. Des mesures de répression et de prévention renforcées contre l’introduction et la consommation d’alcool et de stupéfiants dans les établissements scolaires doivent être rapidement prises.
Pascal S.
