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TOGO: Education : l’utilisation des langues nationales comme langues premières d’enseignement au coeur d’un atelier à Lomé

L’hôtel 2 février de Lomé abrite depuis ce mardi 19 juillet, et ce pour deux jours, un atelier de restitution des résultats de l’évaluation des acquis scolaires réalisée dans les écoles bilingues du programme ELAN ( <<Ecoles et langues nationales >> en Afrique) en Cote d’ivoire, en Guinée et au Togo.

La table d’honneur

Co-organisé par le ministère des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat (MEPSTA) et l’organisation internationale de la francophonie (OIF), l’atelier dont la cérémonie d’ouverture est présidée par le ministre Kokou Eké HODIN, représentant le ministre Komlan Dodzi KOKOROKO, a vu la participation d’importantes personnalités de l’écosystème éducatif de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et du Togo; des représentants de l’OIF, de l’UNESCO, de la CONFEMEN, du PASEC et de l’IFEF.

Cette rencontre est un important rendez-vous dans la vie du système éducatif de ces pays surtout en voie de développement membres de l’organisation internationale de la francophonie qui s’inscrit dans le processus de migration progressive vers l’instauration des langues nationales comme des langues premières d’enseignement aux côtés de la langue française . L’approche utilisée est dénommée<< Apprendre à lire et à écrire dans une langue africaine et en français>>.

Photo de famille

Ainsi, durant deux jours, les participants vont échanger sur les résultats de l’expérimentation de l’enseignement bilingue en Cote d’lvoire, en Guinée et au Togo après avoir suivi des exposés présentant les programmes ELAN et PASEC. Vers la fin des travaux, les recommandations des missions de suivi pédagogique réalisées dans les trois pays, les résultats de recherche -action sur l’enseignement bilingue et les recommandations issues de l’évaluation PASEC-ELAN seront présentés aux participants.

Le programme ELAN comme nous l’évoquions plus haut, est un programme d’enseignement en deux langues dont une nationale et l’autre officielle qui est le français dans des établissements d’expérimentation retenus dans huit pays parmi lesquels la Cote d’lvoire, la Guinée et le Togo qui a adéré à l’initiative en 2016.

Plus de cinq ans après la mise en œuvre du programme pour le Togo et douze ans pour sept autres pays concernés, les acteurs s’accordent à affirmer sans ambiguïté que les établissements dans lesquels l’enseignement bilingue est pratiqué, les apprenants affichent les meilleurs résultats en lecture, écriture et même en calcul.

Une vue des participants

<< les apprenants qui bénéficient de l’enseignement bilingue réussissent mieux que leurs camarades qui ont suivi les mêmes apprentissages dans les classes monolingues (français), a laissé entendre la Directrice de l’IFEF Mona LAROUSSI lors de son mot de circonstance. << Dans toutes les classes bilingues que nous avons pu visiter, le même constat a été fait par les enseignants et les parents d’élèves. Les enfants sont plus motivés, plus heureux et participent plus au cours>> a-t-elle poursuivi.

Cette affirmation de la Directrice de l’IFEF a été appuyée avec d’autres exemples de pays subsahariens par le Directeur du Bureau International d’Education Yao YDO lors de son intervention dans le cadre de cette cérémonie d’ouverture de l’atelier.

Invitant les décideurs à œuvrer pour la création des conditions optimales de mise en œuvre réelle et efficace des conclusions du présent atelier, le Directeur YDO fait comprendre que les pays africains engagent en moyenne, des réformes curriculairres tous les 7 et 8 ans parce qu’ils estiment que les curricula en vigueur ne permettent pas d’améliorer la qualité de l’éducation. Or, une analyse critique des différents curricula qui se succèdent dans un pays africain démontre que les curricula en réalité ne sont pas mauvais. C’est la mise en œuvre des curricula qui pêche.

Il revient de façon insistante sur l’importance de l’utilisation des langues nationales comme premières langues d’enseignement en indiquant que << quelle que soit la qualité d’un curriculum, sa mise en œuvre dans une langue étrangère aux élèves dans les premières années d’apprentissage, constitue un handicap à l’inclusion, à l’équité et à des résultats qualitatifs >>.

Et c’est justement à ce titre que << depuis plusieurs décennies, l’UNESCO et d’autres partenaires comme l’OIF/IFEF et la CONFEMEN travaillent à promouvoir l’éducation multilingue et l’utilisation des langues nationales dans les premières années d’apprentissage>> a-t-il fait savoir aux participants.

Pour le Directeur Yao YDO, << Outre les avantages psychopédagogiques, affectifs et cognitifs, l’utilisation des langues est le canal le plus sûr pour valoriser et promouvoir les cultures locales à l’école>>.

Prenant la parole pour son mot d’ouverture au nom du ministre des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat, le ministre HODIN, livrant le message du professeur KOKOROKO et mesurant toute l’importance de l’assise déclare : << Cet atelier est une étape capitale dans le processus de mise en oeuvre de nos différentes politiques linguistiques qui supposent des réformes cruciales pour l’avenir de notre système éducatif >>

Dans la même dynamique, montrant la place prépondérante que doivent occuper les langues nationales dans la transmission des connaissances en qualité et en efficacité aux générations présentes et futures, il affirme : << Nous sommes persuadés que l’utilisation de nos langues nationales comme langues premières d’enseignement et leur aménagement aux côtés du français comme langue seconde est une alternative crédible pour faciliter les autres apprentissages et améliorer les performances des élèves.>>

Photo de famille des membres de la table d’honneur

Les recherches scientifiques faites par les chercheurs de l’UNESCO ont montré que l’enseignement en langue nationale est un facteur essentiel d’inclusion et d’apprentissage de qualité. Il améliore des acquis de l’apprentissage et les performances scolaires surtout à l’école primaire. Il participe à préserver les richesses du patrimoine culturel et traditionnel.

Rappelons que le programme ELAN est une initiative de l’OIF coordonnée par l’institut de la francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF) mise en œuvre dans huit pays depuis 2013.

Pascal S.

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