Le Ministère des Enseignements Primaire, Secondaire, Technique et de l’Artisanat (MEPSTA) s’active avec dextérité pour la mise en place de la carte scolaire qui sera une réponse efficace au problème de planification équilibrée du développement du réseau scolaire et plus loin, l’adéquation de la répartition des effectifs avec les capacités d’accueil des établissements.
C’est dans cette dynamique que ce mercredi 02 novembre 2022, dans la salle sono du cabinet, le ministre Komla Dodzi KOKOROKO entouré de ses plus proches collaborateurs et en présence de plusieurs invités, était face aux professionnels de la presse pour communiquer autour du sujet.
De leurs riches interventions, il devient aisé de retenir que la carte scolaire est un ensemble de techniques et de procédures permettant d’estimer les besoins futurs d’éducation au niveau local et de prévoir les mesures à prendre pour les satisfaire. En ce sens, la carte scolaire est un exercice de micro-planification, avec comme spécificité la recherche d’une meilleure adéquation entre l’offre et la demande éducative.
Lancé le 23 août 2018, le processus de mise en place de la carte scolaire prospective doit fournir une vision de ce que le service éducatif, avec ses locaux, ses enseignants et ses équipements, devrait être au bout de cinq ans pour permettre l’atteinte des objectifs éducatifs du pays.
Introduite dans la gouvernance du secteur lors d’une grande réforme impliquant un accroissement important de l’offre éducative, la mise en place de la carte scolaire fut actualisée et reprécisée par les objectifs du plan sectoriel de l’éducation (PSE) 2020-2030, la feuille de route gouvernementale 2020-2025 et les mesures de riposte à la pandémie du COVID-19 qui appellent à de profondes réformes du système éducatif.
Nonobstant les multiples actions fortes du gouvernement dans le secteur, des disparités dans la couverture du système éducatif subsistent entre les régions et au sein de celles-ci; entre les zones rurales et les zones urbaines. Des demandes de création de nouveaux établissements scolaires publics et de normalisation des initiatives locales s’enregistrent toujours.
La mise en place de la carte scolaire devient indispensable et urgente afin de construire un grand nombre d’école pour atteindre les objectifs nationaux de scolarisation, de réduire les inégalités et améliorer la qualité de l’éducation sans trop alourdir le budget ; d’adapter le système éducatif à l’augmentation massive de la demande ; d’adapter le système éducatif au contexte de décentralisation et maintenir un réseau scolaire bien organisé en respectant des normes transparentes.
Ainsi, de façon spécifique, ce projet permettra à terme de mettre en place une carte scolaire numérique à partir d’un système d’informations géographiques ; de préparer un guide méthodologique d’élaboration de la carte scolaire prospective ; de familiariser les acteurs à l’utilisation du logiciel de système d’informations géographiques ; de procéder à la cartographie de répartition spatiale de l’offre et de la demande potentielle d’éducation à partir des coordonnées géographiques des habitants et des établissements scolaires et de promouvoir la concertation entre les autorités administratives, scolaires et les élus locaux dans la prise de décision relative à la création, à l’extension, à la réorganisation ou au gel des établissements scolaires.
Dans son mot d’introduction, pointant du doigt les manquements passés dans le système éducatif en matière de planification, le ministre KOKOROKO affirme : « très honnêtement, nous avons failli, surtout par rapport à la planification scolaire et nous avons géré les choses en amateur…..cette carte scolaire a été mutilée, saccagée, martyrisée à travers beaucoup d’erreurs, beaucoup d’entêtement parce que curieusement, chacun ou chacune voudrait avoir une école dans sa chambre à coucher».Ces seuls propos du ministre disent long sur le sujet et expliquent largement l’opportunité et l’urgence de la mise en place de la carte scolaire.
Prenant la parole à son tour, le directeur de la planification, des statistiques et de suivi évaluation TSALI Kossi Kpomégni a présenté brillamment le projet de la mise en place de la carte scolaire et a apporté des réponses claires et concises aux préoccupations soulevées par les professionnels des médias et des invités.
Rappelons qu’un processus de mise en place de la carte scolaire passe par plusieurs étapes dont le préliminaire, le diagnostic, l’estimation de la demande, la définition des normes et des standards, et les propositions pour la carte scolaire prospective. Pour le projet encours, le Togo a déjà fait beaucoup de chemin. Les phases prochaines vont de la finalisation de la phase préliminaire et pilote à la généralisation et la mise en œuvre avec la préparation de la rentrée scolaire.
Et selon TSALI Kossi, la carte scolaire objet de cette rencontre sera mise en œuvre à la rentrée scolaire 2022-2023 et sera actualisée chaque année.
Pascal S.
