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TOGO/éducation : gestion des tables-bancs dans les établissements scolaires : du trop peu au trop plein

La gestion des tables-bancs dans les établissements scolaires publics révèle des négligences qui se traduisent par un surnombre de ces bancs dans certains établissements et leur manque criard dans d’autres obligeant des chefs d’établissements à mettre en place des stratégies souvent épuisantes aussi bien pour l’administration, le personnel enseignant et les élèves dans la conduite au mieux des activités pédagogiques.

En effet, depuis quelques mois, le gouvernement togolais, conformément à sa feuille de route 2020-2025 notamment en son point P9, ne ménageant aucun effort pour augmenter les capacités d’accueil du système éducatif s’est lancé dans un vaste chantier de construction de 30 000 salles de classe dotées de tables-bancs et de dotations régulières des bancs aux établissements scolaires qui en ont le plus urgemment besoin. C’est l’exemple des 16 650 tables-bancs du 19 mars 2021 dernier et les 20 000 du 16 février 2022 que le ministère des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat a distribuées aux écoles et établissements scolaires sur toute l’étendue du territoire national.

Nonobstant ces efforts consentis par le gouvernement au cours des années scolaires 2020-2021 et 2021-2022 ajoutés aux dons réguliers des associations et autres partenaires de l’éducation, plusieurs établissements scolaires se plaignent encore du manque notoire de tables-bancs dans leurs salles de classe.

Saisie à plusieurs reprises sur le sujet, la rédaction d’eduNEWS s’est finalement décidée de s’intéresser à la question. Dans les sept régions éducatives, des correspondants ont mené des enquêtes dans des principaux établissements scolaires et les résultats ont conduit à une réalité que nous qualifions de trop peu au trop plein dans la gestion des tables-bancs dans les établissements scolaires.

Ainsi, il ressort de nos investigations que dans certains établissements scolaires, des dizaines de tables-bancs non occupées et ce, pour au moins trois ans sont soit rangées dans une salle de classe soit laissées vides dans les salles de classe tandis que dans d’autres établissements le manque de ces tables-bancs a conduit des chefs d’établissement à opter pour le double flux afin de pouvoir offrir une place dans les salles de classe aux apprenants qui ne demandent que ça pour leurs formations scolaires.

Parmi ces tables-bancs laissées vides dans les salles de classe, certaines constituent un lit pour les apprenants lors des heures d’études ou carrément, ils regroupent deux ou quatre tables-bancs et en font un lit ou un salon affirment-ils sans vergogne.

Lorsque notre rédaction a essayé de comprendre les raisons qui motivent la rétention de ces tables-bancs non occupées dans leur établissement pendant trois à quatre ans alors que d’autres en ont le plus besoin, certains chefs d’établissement nous ont confié que la grande majorité des tables-bancs qui se trouvent dans leurs établissements sont soit fabriquées par l’association des parents d’élèves soit offertes par des associations. Dans ces conditions, ne sachant pas comment la courbe de croissance de l’effectif de l’établissement se comportera dans les années à venir, il leur est difficile de se séparer de ces tables-bancs.

Au regard de tout ce qui précède, il urge de régulariser cette situation en convoyant les tables-bancs non occupées de certains établissements vers ceux qui en ont le plus besoin dans l’immédiat afin de tendre vers la péréquation des tables-bancs dans les établissements scolaires selon les besoins réels exprimés par les uns et les autres et la disponibilité de celles-ci dans les circonscriptions pédagogiques ou dans les régions éducatives.

Pascal S.

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