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HONGRIE : les profs soutenus par leurs élèves, en lutte pour le droit de grève

Depuis la rentrée scolaire 2022-2023, des enseignants hongrois sont en grèves répétitives pour obtenir de meilleures conditions de vie et de travail et préserver le droit de grève dans le pays.

Dépités par leurs conditions de travail et leur niveau de salaire qui est le plus bas en Europe, avec en moyenne 450 euros en début de carrière, les enseignants hongrois bravent les interdits et les sanctions du gouvernement très conservateur de Viktor Orban pour se faire entendre et obtenir satisfaction de leurs revendications.

Depuis quelques jours, le gouvernement hongrois passe à la vitesse supérieure dans la gestion de cette crise dans le secteur de l’éducation. Une demi-douzaine de professeurs a été licenciée, une quarantaine est menacée de l’être à son tour. A l’heure où nous écrivons ces lignes, ils viennent aussi d’avoir leur lettre de licenciement avec effet immédiat. Leur seul crime : avoir fait grève, pour réclamer des hausses des salaires et de meilleures conditions de travail.

<< Je suis enseignante au lycée Kölcsey depuis vingt-sept ans. Pardon, j’étais…​, dit Katalin Törley en guise de présentation. J’ai reçu ma lettre de licenciement hier, avec effet immédiat. ​La veille, à Budapest, elle est montée sur scène devant des dizaines de milliers de personnes, rassemblées devant le Parlement en soutien aux « cinq de Kölcsey »​. Parmi eux, Katalin Törley, donc, et quatre de ses collègues licenciés du jour au lendemain de ce lycée d’élite de la capitale, pour avoir osé défier le gouvernement de Viktor Orban. >> peut-on lire dans les lignes de Ouest-France du 14 octobre 2022.

Se sentant concernés par le développement de la situation dans le secteur de l’éducation, des milliers de Hongrois solidaires des enseignants ont manifesté vendredi 14 octobre à Budapest et en province.

Et parmi ses hongrois solidaires de la cause enseignante, se trouve des milliers de lycéens.

« Arrêtez de malmener nos profs ! » C’est le slogan des milliers de lycéens qui sont descendus dans la rue.

« Je suis indignée, je suis révoltée, je trouve que tout ça est inadmissible et insupportable… », s’insurge Katalin Törley, professeur de français dans un lycée de Budapest.

En principe, le droit de grève existe en Hongrie, mais en pratique, une loi rend la grève illégale. « Il faut assurer 50% de tous les cours. Et en classe de terminale, il faut leur assurer 100% des cours. C’est ridicule ! », s’énerve encore Katalin.

Il faut rappeler que les enseignants hongrois réclament le rétablissement du droit de grève et la revalorisation de leurs salaires qui est actuellement de 450 euros nets par mois en début de carrière, et 900 euros après 30 ans de service. Pour eux, c’est très dérisoire quand la vie coûte presque aussi cher que dans les autres pays d’Europe.

Pascal S.

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