Pour les apprenants issus des familles défavorisées des milieux ruraux, les congés de détente constituent une période de dures labeurs dans les champs loin des cahiers et exercices à traiter à la maison.
La période du premier congé de détente coïncide souvent avec celle des récoltes de certains produits agricoles notamment le haricot dans certaines régions éducatives.
Notre rédaction a fait une sortie sur le terrain pour voir comment les apprenants passent ces congés de détente dans les milieux ruraux.
Si dans les milieux urbains et semi-urbains on note une relative détente dans les occupations pédagogiques et domestiques, dans les zones rurales, c’est tout le contraire pour un grand nombre de jeunes apprenants.
Pour les parents de ses enfants, c’est une aubaine. Une main d’oeuvre libérée au bon moment pour les aider au champ. Et il faut aller vite avant que la reprise n’arrive.
Ainsi, du premier au dernier jour des congés de détente, les enfants issus de ces milieux agricoles se rendent au champ pour les récoltes du lever au coucher du soleil. Le soir, ils reviennent à la maison très épuisés. Dans ces conditions, il leur est très difficile de prendre des cahiers et de réviser les leçons pour des rattrapages ou mises à jour.
<< Je m’appelle Sélom, je suis élève en classe de troisième. Je suis issu d’une famille essentiellement agricole. Avec plaisir et par devoir, j’aide mes parents dans les travaux champêtres. Je ne suis pas seul dans le cas. Nous sommes nombreux à être concernés dans les villages. Les travaux champêtres nous occupent pendant une bonne partie de nos temps pendant lesquels nous n’allons pas à l’école .>> déclare un élève dans la région éducative des Plateaux Est.
<< Nous aidons les parents au champ pendant ces temps. C’est une bonne chose Mais, je proposerais au ministre, un réaménagement des activités à mener pendant ces congés. Par exemple, pendant ces congés, toutes les matinées, nous serons à l’école pour faire des travaux/expériences pratiques sur les leçons reçues, des bricolages, des fabrications, bref, le démarrage des projets individuels ou en groupe qui seront perfectionnés pendant le second congé de détente et exposés lors de la semaine culturelle. Ainsi, ce sera une réelle détente profitable à tous les apprenants sur toute l’étendue du territoire quel que soit leur milieu d’origine >> confie Dèlofon, élève en classe de terminale dans la même région éducative mais qui avait fait une partie de ses études à Lomé.
De toutes les observations faites dans certains milieux ruraux par rapport aux occupations des apprenants pendant ces congés de détente, nous avons choisi de faire juste un focus sur les apprenants occupés de bout en bout par des travaux champêtres lors de ces détentes.
Il est clair que ces pauses pédagogiques très utiles introduites dans le système éducatif togolais ne profitent pas à beaucoup d’apprenants issus des familles rurales défavorisées.
Il urge alors de donner des instructions aux enseignants de ne pas trop sévir contre les apprenants surtout des milieux ruraux qui n’auraient pas traité tous les devoirs qui leurs sont donnés pour ces congés de détente. Il devient impérieux de dialoguer avec les apprenants et de chercher à comprendre pourquoi ils ne sont pas arrivés à traiter ces exercices.
A la rédaction , nous avons trouvé très pertinente et géniale, la proposition de réaménagement des activités des congés de détente avancée par l’élève de terminale.
Nous tenons à préciser que les photos de mise en avant utilisées pour cet article sont des photos qui ne datent pas de cette année. Elles ne sont que des photos d’illustration choisies à tout hasard.
Pascal S. de retour des régions de l’intérieur du pays.
