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EDUCATION : L’école en plein air, et si des fois on donnait cours dehors ?

<< Faire classe dehors, en pleine nature, est un concept qui séduit de plus en plus d’enseignants pour les nombreux avantages qu’il procure. Dans une société toujours plus connectée, cette alternative à l’enseignement conventionnel invite les jeunes à renouer avec un mode de vie plus naturel. Une bouffée d’air qui sera la bienvenue après ces longs mois de confinement !

Une prise de conscience verte

L’idée est audacieuse mais pas novatrice. Des pays comme le Canada, le Danemark et d’autres pays nordiques sont des précurseurs en la matière et ont pris l’habitude d’emmener leurs classes en pleine nature depuis les années 50. En quittant les espaces étriqués et en évitant le brouhaha des classes habituelles, les jeunes intègrent un milieu naturel propice à leurs apprentissages. L’élève n’emmagasine donc plus la matière assis sur une chaise mais il stimule son esprit de manière plus active. Notons cependant qu’il ne s’agit nullement d’une récréation mais bien d’une pratique d’enseignement qui travaille les objectifs du programme scolaire dans toutes les matières. Chaque professeur emmène sa classe, quel que soit l’âge des élèves, dans un environnement relativement proche : en ville, en milieu rural, en forêt, dans un parc, un jardin, etc. Faire classe dehors ne demande pas d’aménagements complexes et peut d’ailleurs commencer par des activités courtes pour que les enfants s’approprient au mieux ce nouveau milieu.En Belgique, certains enseignants ont aussi choisi de déplacer leur classe hors des murs de l’école. Pour les accompagner dans cette démarche, des professionnels de l’éducation et de l’environnement (tousdehors.be) leur proposent leur aide et leurs connaissances en la matière. Le succès rencontré par ce phénomène est d’ailleurs très parlant et risque encore de se renforcer grâce à la crise sanitaire et aux difficultés de faire respecter les mesures de distanciation. Plébiscitée par de nombreux pédagogues, responsables politiques et autres associations, cette approche séduit les enseignants soucieux de faire redécouvrir la nature aux jeunes.

Un tas de ressources à exploiter

Indépendamment de la facilité à faire respecter les distances, donner cours dehors permet aussi de redynamiser les apprentissages, de se reconnecter aux autres. Le terme « reconnecter » est ici employé à son juste sens puisqu’il a été constaté que la plupart des jeunes ne bougent plus assez et passent trop de temps derrière leurs écrans. L’école ne contribue malheureusement en rien à la résolution de ce problème car elle garde les enfants à l’intérieur, assis pour la plupart du temps et soumis à des contraintes d’espace et de bruit. Il est dès lors essentiel pour l’enfant de se reconnecter avec le vivant, avec la nature et de se rendre compte qu’il fait partie d’un tout. Un enfant qui apprend à comprendre la nature se sentira plus concerné par son état et sa protection. De plus, elle leur permettra de s’épanouir tout en renforçant leur développement moteur, leur santé physique, ainsi que leur système immunitaire. Ils repéreront au travers de cette autre manière de travailler leurs propres capacités et limites, développant ainsi une meilleure estime d’eux-mêmes. Il a en effet été prouvé qu’en apprenant avec tout notre corps et tous nos sens, notre mémorisation se voit décuplée. Ainsi, les mathématiques et les sciences sont expliquées en situations réelles, ce qui aboutit forcément sur des résultats scolaires meilleurs. Parallèlement, l’école du dehors initie les jeunes à d’autres valeurs telles que la coopération naturelle, la curiosité, l’entraide, la facilité à s’exprimer, la motivation à apprendre, etc.Un environnement vert est aussi synonyme d’apaisement et augmente les capacités de concentration et d’attention. Une aubaine pour les enfants plus agités et moins concentrés en classe. Des études récentes ont d’ailleurs démontré qu’une marche de 20 minutes permet aux enfants atteints de troubles de l’attention de retrouver une concentration comparable à celle de leurs condisciples. Cette pratique est également bénéfique pour les enseignants qui, dans un contexte différent de leur classe, découvrent les élèves sous un autre angle.Autant d’exemples qui nous prouvent qu’il est grand temps de considérer la nature comme un lieu d’apprentissage et de développement. Pourquoi, par conséquent, n’y avons-nous pas encore recours ?

Passez outre les préjugés !

Oser se lancer dans l’aventure et aller à l’encontre d’idées reçues freinent encore trop d’enseignants. La première barrière pourrait être la formation pourtant légère, voire inexistante des professeurs en la matière. Ne pas pouvoir répondre correctement aux interrogations des enfants ne devrait pas impacter la concrétisation de leur projet mais plutôt les pousser à organiser une recherche collective avec les élèves. Pour les y aider, des outils et des formations en éducation à l’environnement sont proposés par diverses structures et associations.

La localisation de l’établissement scolaire peut également constituer un obstacle. En effet, les écoles situées en milieu rural sont favorisées par rapport aux écoles construites en zone urbaine où la nature est parfois moins présente mais rarement inexistante. La ville ou le village, un parc ou pourquoi pas la cour de récréation sont autant de possibilités à explorer pour mener à bien ce projet. L’école dehors n’a aucune limite. Les outils sont multiples et disponibles partout. Aucune place donc aux excuses relatives à la pluie ou à la neige car comme le dit un célèbre proverbe islandais : « il n’y a pas de mauvais temps, que des mauvais vêtements ». Bien équipés, la pluie et le froid feront partie intégrante de votre expérience et seront propices à de nouvelles découvertes inattendues. 

Et si l’école de demain était repensée dans l’objectif de faire de nos enfants des citoyens épanouis et responsables à leur juste place dans le monde et la nature ? L’importance de la vie à l’extérieur sur le développement cognitif, psychomoteur et relationnel de l’enfant est primordiale. Alors, mesdames et messieurs les professeurs, osez l’aventure en pleine nature ! >> peut-on lire sur le site notre nature.be.

Pascal S.

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