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Togo: grève en vue à l’EAMAU à partir du 24 avril

Les enseignants de l’Ecole Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme (EAMAU) se préparent à entrer en grève à partir du 24 avril 2024. Cette perturbation des activités pédagogiques en vue dans cette école panafricaine est notifiée au président du Conseil Scientifique et Pédagogique (CSP) à travers un courrier soigneusement rédigé à cet effet le lundi dernier.

Que revendiquent les enseignants de l’EAMAU ?

Le contenu du courrier adressé au président du CSP, le collège des enseignants de l’EAMAU dit avoir constaté l’absence d’assurance maladie depuis le 31 décembre 2023 ainsi que le prélèvement de 5% sur leurs salaires bruts depuis le mois de février 2024 sans accord préalable, en violation des contrats de travail et des dispositions statutaires, rapporte la rédaction de togoenlive..

En conséquence, selon la même source, il demande respectueusement à la Direction générale, le remboursement immédiat des montants prélevés sur les salaires et des dépenses de santé engagées par le personnel enseignant depuis le 1er janvier 2024.

« En cas de non satisfaction des demandes exprimées avant le jeudi 18 avril 2024, le collège des enseignants observera une suspension totale des activités pédagogiques à partir du mercredi 24 avril 2024 », précisent les enseignants dans leur courrier.

<< Par ailleurs, le collège des enseignants fait part de la situation générale des activités pédagogiques et scientifiques au Conseil Scientifique et Pédagogique (CSP). Une situation dans laquelle des préoccupations majeures qui se posent dans l’Institution ont été exposées.

Sur le plan pédagogique et scientifique, les enseignants indiquent que plusieurs questions demeurent non résolues malgré de multiples sollicitations notamment l’organisation des ateliers dans les villes secondaires sur les problématiques du développement urbain; les voyages d’études des étudiants en fin de formation à l’instar de la pratique dans les écoles concurrentes; la mobilité scientifique des enseignants; le financement des laboratoires et des équipes de recherche; l’effectif pléthorique dans les salles de classe facteur de baisse de niveau.

Ils évoquent également le retard de paiement des vacations et la démotivation des intervenants externes; la suppression des cours de mission des enseignants invités; l’insuffisance et la vétusté du matériel pédagogique; la dégradation du bloc pédagogique; l’appauvrissement des fonds documentaires de la bibliothèque; la non organisation du grand jury international de diplôme en présentiel depuis 2019; la non prise en compte effective du statut d’enseignant-chercheur en respect des dispositions statutaires et des orientations du Conseil d’Administration; ajoute la rédaction de togoenlive.

« Ces questions récurrentes non résolues ont des effets sur la qualité de l’enseignement et peuvent remettre en cause le statut d’école de référence et de pôle d’excellence de l’EAMAU. De même, ces enjeux pédagogiques et scientifiques sont aggravés par la gouvernance problématique de l’Institution », ont écrit les enseignants selon les confrères du site d’informations.

Dans la note adressée au président du conseil, le personnel enseignant dit avoir observé comme fruits de la gouvernance problématique de l’institution, la démission du médecin conseil signifiant le mépris et l’arrogance exprimés par l’un des directeurs ; la démission d’un collègue en 2023 quelques mois après son recrutement; le non-respect des organes statutaires (Conseil d’Etablissement et Conseil Scientifique et Pédagogique); l’absence d’un plan stratégique de développement; le désintérêt de certains Etats-membres qui réduisent l’effectif des étudiants boursiers, peut-on lire sur togoenlive.

Ils notent la concurrence des nouvelles écoles qui développent des approches attractives; la gestion opaque des ressources financières (absence de plan de trésorerie, réduction des dépenses pédagogiques); l’arrogance de certains directeurs, les menaces, l’intimidation et l’humiliation permanente du personnel, sources de démotivation; le malaise social généralisé…

De ce fait, le collège des enseignants dit être très préoccupé par la mise en œuvre des résolutions du Conseil d’Administration relatives au changement de l’équipe de direction.« Le Conseil d’Administration de Yaoundé de 2022 avait déjà pris des recommandations dans ce sens.

Le Conseil d’Administration de Lomé de 2023 a réitéré les dispositions devant permettre de doter l’Institution d’une nouvelle équipe de direction en mesure de faire face aux enjeux de son développement », relèvent les enseignants.

Ils estiment tout de même que le non renouvèlement de la direction de l’école est un indicateur majeur de mauvaise gouvernance et un facteur qui décrédibilise cette Institution Panafricaine fondée par 14 pays, depuis bientôt un demi-siècle.

« Il est donc impératif qu’à la rentrée académique 2024-2025, l’Institution soit pilotée par une nouvelle équipe capable de relever les défis pédagogiques et scientifiques et de mieux répondre aux idéaux des pères fondateurs », ont-il martelé>>. >> rapporte la rédaction de togoenlive.

Pascal S.

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