TOGO/EDUCATION : premier congé de détente 2023: comment le vivent-ils ?
Les salles de classe des établissements scolaires publics et privés du Togo sont restées fermées ce lundi 30 octobre 2023 sur toute l’étendue du territoire. Et pour cause, la jouissance du tout premier congé de détente introduit dans le découpage de l’année scolaire 2023-2024 à travers une décision interministérielle publiée le 06 octobre dernier. Comment enseignants, élèves et chefs d’établissement vivent ce congé de détente ?
Tôt ce matin, à l’heure où les premiers rayons solaires commençaient à libérer leurs énergies dans l’atmosphère, nos correspondants dans les lycées, collèges et écoles primaires régionaux, préfectoraux et de 65 zones rurales dans toutes les régions éducatives ont fait des tours dans des établissements scolaires pour constater l’effectivité de ce premier congé de détente.
Dans les établissements scolaires visités, les animations habituelles dans les salles de classe et dans la cour ont fait place à un silence assourdissant rompu par moment par des pas et voix du personnel administratif qui s’y trouve.
Le premier congé de détente sous l’ère KOKOROKO est effectif.
<< Toutes les instructions données par la hiérarchie sont strictement respectées >> nous a confié un chef d’établissement retrouvé sur son lieu de travail avec les autres membres de l’administration à l’ouest de la Kara.
Le personnel administratif surtout du secondaire n’est pas trop concerné par ces congés de détente.
Dans les établissements scolaires visités, exceptées certaines écoles primaires, le personnel administratif était présent et était au travail. Pour certains, ce sont des correspondances qu’ils préparent pour envoyer à l’inspection. D’autres s’activent pour mettre de l’ordre dans leurs paperasses et se rattraper dans le traitement de certains dossiers.
Les enseignants dans le congé de détente
Il était difficile de les rencontrer cette matinée du lundi 30 octobre. La grande majorité s’occupe à corriger les copies des interrogations faites à la veille de ce congé.
Certains enseignants , très rares, organisent des séances de rattrapage et de remédiation.
Dans les milieux urbains, les enseignants sont occupés à passer quelques temps avec leurs enfants à la maison, à corriger des copies, à améliorer les fiches pédagogiques APC et à se retrouver avec des collègues amis pour passer ensemble un petit moment de détente. D’autres ont fait des déplacements pour raisons familiales ou la supervision des travaux de construction de logements.
Dans les milieux ruraux, à part la correction des copies et l’amélioration des fiches les après midi, nombreux sont ceux qui ont occupé les journées à faire des courses en ville, à faire des récoltes ou à entretenir les cultures dans leurs champs. Pour raisons familiales, ils se déplacent également parfois très loin de leur poste. Dans tous les cas, le temps consacré aux tâches pédagogiques à la maison dépasse largement le temps passé à faire autres activités.
Cependant, il existe également des enseignants aventuriers du système qui passent l’essentiel de ces congés loin des tâches pédagogiques à la maison. Heureusement qu’ils sont très peu.
Il existe également ceux qui ont des activités génératrices de revenus. Pendant ce congé, l’essentiel du temps est consacré à la gestion personnelle de ces activités.
Les apprenants et les congés de détente
Partout où nos équipes sont passées, les apprenants disent ne pas voir réellement la différence entre ce congé et les jours de cours. Pour eux , les professeurs leur ont donné des exercices à traiter durant ce congé plus qu’il n’en faut. << Nous sommes dépassés par les exercices. Il y a au moins trois exercices par matière. Il faut aussi apprendre les leçons reçues. En réalité, nous ne sommes pas en congés >> a laissé entendre un apprenant du Grand Lomé.
<< Toutefois, nous remercions les ministres pour ce congé. Nous allons nous remettre à niveau avant de continuer la semaine prochaine. C’est une bonne décision >> pète un collégien de plateaux ouest.
En milieu urbain, les apprenants profitent bien du congé de détente. Nombreux sont ceux qui se campent sous les écrans de télévision et sortent faire des jeux.
Mais en milieu rural, certains élèves pensent que ce congé les renvoit au champ. Du matin jusqu’au soir, c’est le champ. << Nous allons reprendre l’école le lundi prochain fatigués. Il y a trop de choses à faire au champ actuellement >> nous a confié un lycée à l’ouest de Sotouboua.
Les parents d’élèves et le congé de détente
Pour les fonctionnaires, c’est à la fois un casse-tête et un moment de bénéfices. La garde des enfants pendant ce congé n’est pas chose facile pour ceux qui ont des enfants à bas âge. Par contre, les frais de transport journaliers des enfants pour l’école restent une économie pour cette semaine de congé.
Pour les commerçants qui associent leurs enfants à leur commerce, c’est une aubaine. Une aide précieuse très appréciée par eux.
En somme, selon les intérêts des uns et des autres, le congé de détente est apprécié ou pas.
Dans l’ensemble, c’est une très bonne décision. Ces congés de détente permettent aux élèves et enseignants de se mettre individuellement à niveau, de se détendre un peu, de reprendre des forces avec le système très exigeant de l’Approche Par les Compétences (APC) et de réorganiser les choses pour être plus efficace et mieux atteindre les objectifs, ceux d’une formation de qualité et une excellente réussite à la fin de l’année scolaire.
Pascal S.
