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TOGO: éducation : expérimentation de la gratuité des frais de scolarité : lycées et collèges à l’agonie deux mois après la rentrée

Les collèges et lycées publics du Togo sont en grande difficulté de fonctionnement deux mois seulement après la rentrée scolaire 2021-2022. Et pour cause, la décision du gouvernement de rendre effective, la gratuité des frais de scolarité dès la rentrée du 27 septembre passé dans les collèges et lycées publics sur toute l’étendue du territoire national ; le très grand retard accusé par le ministère des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat pour autoriser la perception des cotisations des parents d’élèves et le non versement jusqu’à ce jour, de la dotation de l’Etat aux établissements scolaires pour leur fonctionnement.

Cette situation paralyse sensiblement le bon fonctionnement des établissements scolaires publics et impacte sérieusement la conduite normale des activités pédagogiques et par conséquent, la qualité de l’enseignement donné aux apprenants.

Dans plusieurs collèges et lycées surtout de l’intérieur du pays où les cotisations des parents d’élèves peinent à dégager une marge de manœuvre après la couverture des charges salariales des enseignants volontaires ; l’organisation des devoirs surveillés devient la croix et la bannière pour l’administration de ces établissements scolaires.

Les cotisations parallèles tombant à compte gouttes à cause de l’orientation donnée à la propagande qui entoure cette gratuité des frais de scolarité et le retard accusé dans la délivrance des autorisations de perception de ces fonds, certains chefs d’établissement sont obligés d’utiliser leurs fonds propres pour faire face à certaines dépenses urgentes de fonctionnement de leurs établissements scolaires. Une occasion en or est alors offerte à certains d’entre eux pour les tripatouillages des chiffres lors des versements des fonds à titre compensatoire.

Fautes de moyens, des collèges et lycées organisent des interrogations écrites en lieu et place des devoirs surveillés du premier semestre ou trimestre. Ceci est une menace pour la qualité des enseignements et des profils de sortie des apprenants car cette pratique ouvre grandement les portes des notes fantaisistes.

Par ailleurs, la grande majorité des enseignants à qui on a imposé subtilement des heures supplémentaires en se basant sur les instructions du ministre de tutelle, ne sont pas intéressés jusqu’à l’heure où nous rédigeons cet article. Comme réaction à peine voilée, ils ralentissent l’élan de leur travail et cela agit sur le rendement réel des apprenants.

Dans les établissements scolaires du secondaire, l’ambiance est morose. Les enthousiasmes qui entouraient le travail des enseignants font désormais peu à peu place aux grincements de dents et au strict respect des obligations de service.

La gratuité des frais de scolarité au secondaire décidée par le gouvernement est une initiative à saluer et à soutenir pour sa perenisation. Cependant, la gestion de son application doit être revue et diligence doit être faite pour le déblocage des fonds de dotation des établissements scolaires. Les efforts de l’exécutif pour une éducation de qualité conformément à la feuille de route gouvernementale 2020-2025 doit se faire sentir de façon graduelle dans le système éducatif de notre pays.

Il urge alors de débloquer au moins partiellement, les dotations aux établissements scolaires et de remotiver les enseignants en leur versant la gratification exceptionnelle promise, fruit du protocole d’accord d’avril 2018.

Pascal S.

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