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TOGO/EDUCATION: Dr AFANOU << Devoir d'enseigner les sciences pour un développement endogène du Togo >>

Legrand amphithéâtre du Lycée scientifique de Lomé a servi de cadre pour la tenue d’un atelier de renforcement de capacités des enseignants scientifiques de la région éducative du Grand Lomé les 13 et 14 janvier dernier lors des journées pédagogiques sur les difficultés de l’enseignement/apprentissage/évaluation des sciences dans le secondaire de ladite région.

Organisées par la direction régionale éducative du Grand Lomé qui se soucie véritablement de la qualité de l’enseignement des sciences dans ses établissements scolaires, les deux journées pédagogiques ont tenu toutes leurs promesses avec des communications de hautes qualités et très enrichissantes présentées par des spécialistes de la matière venus du Togo, de Bruxelles et des Etats unis d’Amérique.

L’une des communications qui ont sublimé davantage le métier de l’enseignement est celle du Docteur AFANOU Kodjovi Victor José qui porte sur « le devoir d’enseigner les sciences pour un développement endogène du Togo ».

Avec majesté, maîtrise absolue et élégance, Docteur AFANOU Kodjovi Victor José, Directeur Général de l’OPEM (Observatoire Panafricain pour l’Ecole et les Métiers) et AK Technology, Chercheur sur le système Educatif Africain et auteur ; a su trouver les mots justes pour édifier les participants sur le pouvoir de l’enseignant des sciences, l’école du développement de la patrie et le changement du paradigme, le développement du Togo et l’autre façon d’enseigner, l’importance de la formation des enseignants et la sortie du sous-développement.

Pour le Docteur AFANOU, il urge d’enseigner autrement les sciences pour impulser le développement du Togo sur des bases solides endogènes. Pour lui, l’enseignement des sciences doit être basé plus sur les pratiques ou des travaux dirigés. « L’école est la somme des activités et des situations qui concourent au développement et à l’épanouissement de l’être humain. La réduire à un simple échange entre quatre murs, c’est la dénaturer et la vider de tout son sens » a martelé Docteur AFANOU.

Dans cette même logique, il rappelle que « Tout le Togo est en chantier et l’éducation scolaire surtout des sciences doit se baser davantage sur des pratiques lors des enseignements pour que cette école porte et soutienne véritablement la dynamique de développement en cours ».

Pour en arriver là, il exhorte les participants inspecteurs de l’éducation nationale, chefs d’établissement et enseignants à la craie à plancher sur la préoccupation suivante lors de l’exercice de leur fonction « Que pouvons-nous/ que devons-nous apporter au chantier togolais ? ».

Le spécialiste des systèmes éducatifs africains a proposé aux participants dans un argumentaire simple, précis et stimulant, des assertions et analyses sur des liens que l’on pourrait établir entre le développement d’un pays et l’industrialisation.

Et c’est justement à ce niveau que l’enseignant chercheur a démontré que l’école moderne africaine actuelle tire ses origines des legs de la colonisation et était construite pour ne satisfaire que les besoins de l’occupant. « Une école limitée à la compréhension, conduisant à l’administration et à la fonction publique » a-t-il fait remarquer.

Par conséquent, une école qui prône le développement de la patrie doit changer de paradigme et suivre un processus bien huilé et bien conduit selon les étapes suivantes :

Le développement de la pensée, le cognitivisme : un modèle d’enseignement qui intègre la maîtrise réelle des compétences ;

La mise en application de ces compétences pour faciliter la vie dans la société ;

Un apprentissage dynamique dans lequel l’apprenant participe activement à la construction de son savoir ;

Le savoir doit être EVIDENT pour l’apprenant ;

Le savoir doit SERVIR à l’apprenant pour un développement de la société ;

La didactique-la méthode d’enseignement.

La mise en place et la conduite effective de ce processus demande une implication réelle des enseignants à tous les niveaux. Pour cela, l’enseignant doit se poser les questions suivantes : quelle compétence vais-je enseigner ? Quels sont les outils que j’ai à ma disposition pour préparer ce cours ? Quels sont les matériels pédagogiques à ma disposition pour enseigner cette compétence ? Qu’est-ce que l’apprenant doit préparer préalablement pour mieux maîtriser cette compétence ? Dans quel endroit dois-je donner ce cours ? A quel moment dois-je mettre en place l’activité dans lequel tel ou tel matériel sera utilisé ? Quel est l’apport de l’apprenant dans l’acquisition de sa compétence ? Quel projet je mets en place pour l’implémentation de cette compétence ? Comment dois-je évaluer mes apprenants dans ce concept ?

Le développement endogène du Togo passe nécessairement par cette façon d’enseigner. Ceci requiert impérativement une formation initiale et continue des enseignants, couplée de recherches personnelles et l’autoformation. Tout enseignant est un technicien et psychologue.

Pour Docteur AFANOU, le sous-développement n’est pas une absence d’industrie. Le sous-développement n’est pas une absence de richesse ; le sous-développement n’est pas une absence de croissance ; le sous-développement n’est pas une absence d’emploi. Le sous-développement est l’expression de pensée qui se sent incapable de produire le développement. L’absence d’industries, d’emplois, de richesses et de croissance, ne sont que les symptômes du sous-développement.

Afin de sortir de ce sous-développement, Docteur AFANOU après avoir posé le diagnostic, prescrit le remède suivant : « La voie qui mène au développement industriel est unique : elle passe par la maîtrise des compétences scientifiques et techniques ; la transformation de ces compétences en technologies propres et enfin la mise en place de cette technologie propre pour fabriquer les infrastructures à mettre au service de la population. Tout autre parcours mène à l’aliénation ».

Il termine majestueusement sa brillante communication très stimulante en exhortant les enseignants à passer à l’action pour un meilleur enseignement des sciences « engage-toi dans la redynamisation du système éducatif pour le développement endogène du Togo ».

Pascal S.

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