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TOGO/éducation/ congés de pâques :plusieurs enseignants ont appelé leurs élèves aux cours de rattrapage

Sur toute l’étendue du territoire national, pendant ces congés de pâques, plusieurs enseignants ont donné rendez-vous à leurs élèves dans leurs établissements scolaires pour la tenue des séances de rattrapage du lundi 11 au vendredi 15 avril 2022.

Ces séances ont souvent concerné les élèves des classes d’examen à savoir, le CM2, la 3ème, la 1ère et la terminale.

De Lomé à Cinkassé en passant par Tchamba, Badou, Kpalimé, Tohoun, Vogan ou Aného, plusieurs milliers d’élèves du public comme du privé ont répondu présents à l’appel de leurs enseignants pour l’organisation des cours de rattrapage pour certains, de renforcement de capacités pour d’autres à travers des travaux dirigés gratuits, et pour d’autres encore, des séances spécialisées de correction d’épreuves inédites pour corriger certaines lacunes identifiées chez eux.

Si ces séances de rattrapage dans les congés de pâques ne sont pas une nouveauté dans le système éducatif togolais, c’est leurs tenues dans la situation actuelle de crise ouverte depuis quelques semaines entre les enseignants représentés par le SET (Syndicat des Enseignants du Togo) et le gouvernement qui amènent beaucoup d’observateurs du secteur éducatif à s’intéresser au sujet.

Dans les sept régions éducatives du pays, notre rédaction, à travers ses correspondants a fait le tour des principaux établissements scolaires pour constater de visu, l’atmosphère qui y règne durant ces congés de pâques qui sont venus mettre momentanément fin à deux semaines successives de débrayage très suivis dans le secteur surtout à l’intérieur du pays.

A Lomé, les séances de rattrapage cohabitent dans certains établissements scolaires avec des séances de formation de certains enseignants sur les cours en ligne ou celles de la deuxième phase du Programme d’Appui à la Réforme des Collèges (PAREC ll).

A l’intérieur du pays, certains collèges ont abrité durant deux jours, ces séances de formation du PAREC sans déranger l’organisation des cours de rattrapage soigneusement planifiés par certains chefs d’établissement en collaboration avec des enseignants qui en avaient fait la demande.

Fait surprenant dont il est important de faire mention dans cet article est que certains enseignants qui étaient rigoureux dans l’observation du mot d’ordre de grève du SET sont les plus assidus à ces séances de rattrapage. Il est alors clair que ce sont de véritables citoyens bosseurs soucieux à la fois de l’amélioration de leurs conditions de vie et de la réussite de leurs élèves. Donner satisfaction à leur plateforme revendicative à travers l’ouverture immédiate d’une table de négociation sincère ne serait qu’une motivation de plus à ces messieurs et dames qui ont la charge de l’éducation et de la formation de la jeunesse d’aujourd’hui, constructrice du Togo de demain.

Au fur et à mesure que l’on s’éloigne du Grand Lomé, exceptée la ville de Kara, le nombre d’établissements qui organisent les cours de rattrapage durant ces congés de pâques diminue.

Rappelons que le système éducatif connait des remous depuis quelques semaines suite aux mots d’ordre de grève lancé par le SET qui réclame dans une plateforme revendicative déposée sur la table du gouvernement, une prime d’éloignement (300F/km à partir du MEPSTA), une prime de logement raisonnable d’un montant de 50 000 F pour toutes les catégories d’enseignants et cela pendant toute la carrière ; conformément aux dispositions de la réforme de 1975, une prime d’affectation ( au moins 60 000 F pour intra-regionales et 100 000 F pour les interrégionales) et le respect et la considération de l’enseignant par les autorités éducatives afin de lui permettre de mieux faire face à ses obligations professionnelles.

En réponse, le gouvernement déclare la grève lancée par le SET illicite car selon lui, le syndicat n’aurait pas une base juridique légale. Ce que le SET réfute tout de suite.

En conséquence, en guise de sanction le gouvernement retire 146 enseignants en lien avec le SET du système éducatif et les a remis à la disposition du ministère de la fonction publique pour qu’ils soient redéployés. Pire encore, trois responsables du SET et un informaticien ont été arrêtés en fin de semaine dernière et déposés en début de cette semaine à la prison civile de Lomé.

Parmi les trois responsables du SET déposés à la prison civile de Lomé, un serait en grève de la faim.

Comment se présentera la rentrée du troisième trimestre ? Cette question préoccupe plusieurs parents d’élèves à capacités financières réduites. Des informations parvenues à notre rédaction affirment qu’un mot d’ordre de grève serait entrain d’être déposé sur la table du ministre de la fonction publique pour prendre effet dans la semaine du 19 avril. Le bras de fer continue alors. Et les apprenants dans tout ça ? Il est temps que le gouvernement crée les conditions d’un dialogue avec le SET conduisant à un apaisement et que le SET accepte ramener la balle à terre pour le retour de la sérénité dans le secteur.

Pascal S.

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