Activités syndicales

TOGO/ EDUCACTION : SYNDICALISME: Et si la CSET m’était contée


L’équipe de rédaction d’Edunews, à travers son site, vous propose le récit complet de la CSET de la veille de sa création jusqu’à nos jours. Ses forces, ses faiblesses, sa gloire et les difficultés qu’elle traverse vous seront contées de la façon la plus objective. Ceci permettra au final d’amener chaque enseignant togolais à bien réfléchir sur le rôle qui doit être le sien dans la lutte permanente pour l’amélioration de ses conditions de vie et de travail.

Pour cette première publication, Edunews consacre cet article à la naissance de la CSET et aux circonstances qui ont motivé les premiers initiateurs et membres fondateurs.
En effet, l’enseignant togolais devenu, à un moment de son histoire, la risée des populations, même de la revendeuse de tomates, s’est résolu, par un éveil de conscience, à faire valoir sa dignité à travers des mouvements de revendications pour l’amélioration de ses conditions de vie. Comme une eau courante mal barrée qui parvient toujours à se frayer un passage, les syndicats des enseignants du primaire et du secondaire du Togo ont toujours su contourner les obstacles dressés devant eux au terme de chaque combat souvent étouffé par les stratégies de gestion de crises mises en œuvre par l’employeur afin de continuer la lutte qui leur devient plus que vitale.
La naissance de la CSET
La Coordination des Syndicats de l’Education du Togo (CSET) a vu le jour dans les circonstances comparables à un conflit entre deux clous dans un bois, l’un, chassant l’autre par le coup irrésistible du marteau.
En effet, l’Union des Syndicats de l’Education du Togo (USET), la puissante fédération de quatre syndicats de l’éducation considérée comme le fer de lance de la lutte syndicale du Togo dans le secteur de l’éducation a subit une mort brutale lors de son congrès statutaire à Notse les 21 et 22 mars 2016.
La confiscation musclée des ressources financières de l’organisation par un petit groupe de responsables syndicaux et une mascarade électorale digne d’un système fasciste fortement appuyée par une main invisible ont fait voler en éclat le vitellus et le disque dur de l’USET. Les vaillants délégués, membres du bureau sortant, Secrétaires Généraux, membres actifs et sympathisants ont vidé l’USET devenue presqu’une coquille vide, hémiplégique et sérieusement paralysée. Deux syndicats de l’enseignement technique, le SYNPETT dirigé par Abalo Ferdinand AKETA et le SNEETFP dirigé par Etienne BARAMNA quittent la barque avec presque tout le contenu de la fédération laissant seuls le SYNEST et le SYNEPPT qui refusent de changer la démarche bien qu’ils aient perdu la canne et la couronne. Kirong, Sodja, Dabla et Madodé auront la charge de faire survivre l’USET de toutes les intempéries qu’elle traversait, et ce ne fut pas sans le soutien de certains irréductibles de la fédération.
Les lieutenants des deux syndicats de l’Enseignement Technique cherchent de nouvelles alliances avec qui faire chemin ensemble après défection de l’autre côté. Très vite, ils trouvèrent des compagnons de lutte de l’Enseignement Général ; l’idée de créer deux nouveaux syndicats avec ceux-ci germa. Ferdinand Akéta se fit entourer d’un noyau qu’il aida à asseoir les textes statutaires. Les contacts se prennent ici et là pour faire rallier les forces combattantes. On fit mobiliser les ressources humaines et les fonds pendant un trimestre environ. De la dernière semaine de mars à mi-juin, tout fut rapidement mitonné et bien échafaudé pour aller à l’essentiel. Avec l’aide du réseau social whatsapp, les choses sont allées plus vite que prévu. Les leaders naissants de l’enseignement général mettent leur méthode de mobilisation de première étape en branle. Les combattants de lutte cachés dans les différents coins du territoire ont été dénichés. Vaille que vaille, la représentativité recherchée pour la création des deux syndicats a été atteinte.
Le 18 juin 2016, les enseignants de tout bord du pays se réunissent au Centre Communautaire de Tokoin. Au terme des Assemblées Constitutives, les textes ont été lus et amendés. Les Bureaux ont été installés.
Deux syndicats de l’enseignement voient le jour : le Syndicat des Enseignants du Préscolaire et du Primaire du Togo (SEPPTO) dirigé par le SG Komlan Sossou et le Syndicat des Enseignants du Secondaire du Togo (SESTO) dirigé par le SG Abalo ASSIH. Ce fut le début d’une nouvelle lutte dont la suite surprendra le commun des mortels.
Sans tarder, un courrier fut adressé au ministre de tutelle pour le tenir informé de la naissance des deux syndicats de l’éducation. Quelques échanges entre le ministre et les deux syndicats au sujet de quelques petits détails annoncent les couleurs d’un bras de fer imminent. Cela n’a pas pour autant empêché les nouveau-nés de faire passer le message.
Le SYNPETT, le SNEETFP, le SEPPTO et le SESTO viennent de former ainsi un regroupement de quatre syndicats dénommé Coordination des Syndicats de l’Education du Togo en abrégé CSET dont la tête a été confiée à ATSOU-ATCHA Ilétou, SG adjoint de Ferdinand Akéta à l’époque.
Quelques jours plus tard après le courrier d’information adressé au ministre, des réflexions muries du Bureau National de la Coordination accouche d’une plateforme revendicative de départ qui subira des ramifications par la suite. On retiendra en effet pour l’essentiel les points de revendication suivants :
1- L’octroi de la prime de logement, la prime de salissure et la prime de travail de nuit ;
2- L’abrogation du corps de l’auxiliariat
3- Le règlement du problème de retro-CNSS et des normaliens
4- Le règlement de la question des affectations punitives ;
5- L’adoption du statut particulier de l’enseignement.
Cette plateforme accompagnée d’un courrier exhorte le gouvernement à l’ouverture des discussions afin de trouver une suite à ces revendications. La CSET relance le courrier pendant les vacances. Le gouvernement choisit de répondre par le silence jusqu’à la veille de la rentrée scolaire 2016-2017.
La CSET s’est par conséquent vue dans l’obligation d’user de son arme ultime. Les hostilités furent rudes.
La suite de ce dossier sur la CSET et le récit des événements qui ont marqué la vie de cette organisation syndicale d’octobre 2016 jusqu’à nos jours à suivre à la prochaine publication.

La rédaction.

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