Civisme

Simon-Narcisse Tomety à propos des chefs: << Commander, c'est servir. Ce n'est jamais humilier et corrompre >>

L’émininent constitutionnaliste des réformes publiques béninois Simon-Narcisse Tomety a une fois encore nourri richement les esprits des milliers d’internautes qui s’abreuvent de ses réflexions sur des sujets précis, pertinents et surtout d’actualité. Par ses sorties très appréciées, le professeur instruit, éclaire et moralise ses lecteurs de plus en plus nombreux sur la toile.

Notre rédaction a jugé nécessaire de partager avec vous, l’une de ses riches et lucides réflexions sur la qualité d’un chef. Lisez plutôt.

<< Pourquoi la sérénité du chef détermine-t-elle la personnalité, la communauté et le bien commun ?

Guider les hommes, c’est faire taire ses nerfs. L’impuissance d’un chef vient d’une perte de contrôle de soi quand il veut tout contrôler, ne délègue rien, et à force de détester tout mécanisme d’équilibre des pouvoirs, il devient un équilibriste déséquilibré, ne bénéficiant plus du bon sens d’aucun pouvoir susceptible de rééquilibrer par un contrepoids efficace.

Les pouvoirs deviennent fous quand ils s’écartent du sens de servir comme le bâton de commandement, de communication et de communion pour aller vers la communauté d’intérêt.

Le chef qui vous exige la discipline sans être lui-même astreint à ses obligations morales et éthiques, c’est celui-là qui vous dirige sans apprentissage de la solidarité. Il ne joue en équipe que s’il est sûr d’être tout le temps le gagnant. Ce chef est alors un accaparateur de capacités des autres, un tueur de jeux, un mauvais perdant, un tricheur professionnel, un malhonnête qui ne sait que dribbler, se dédoubler et jouer au magicien de la roublardise.

En lui, tout est sur la défensive, tout est faux en pensée, en parole, en attitude et en action. C’est quelqu’un qui n’existe que pour profiter des autres. Il n’est pas crédible.

Si un chef prend l’obéissance comme une attitude d’abaissement et de soumission absolue, c’est qu’il est un pur dictateur. Un chef autoritaire n’a pas le sens de l’obéissance et partant, il est disqualifié pour commander.

Répétons-le sans cesse un chef est le premier à obéir et à servir. Il est le dernier à profiter de la moisson.

S’il commence par profiter des semences en les consommant au lieu de semer, vous n’aurez que de l’herbe sauvage toxique à récolter en lieu et place de la nourriture saine à partager.

Pour savoir si un chef est vaniteux, il suffit de voir s’il a la sale habitude de se servir avant les autres. Lavons nos coeurs d’abord pour réduire nos hypocrisies.

L’autre manifestation de l’hypocrisie c’est la tentation forte de tricher, de cacher, d’être dans les extrêmes en tout jusqu’à perdre les pédales au point où on découvre qu’on est devenu un sauvage locataire d’un corps humain dépourvu d’un coeur et d’une conscience d’une personne humaine en qui vibre une énergie compassionnelle.

C’est la compassion qui permet le vivre-ensemble, l’interaction positive, la beauté de la vie et le bonheur de la bonne heure pour être le bon heureux. Commander c’est servir, ce n’est jamais humilier et corrompre pour traiter la personne humaine comme un oiseau en cage.

La vanité, c’est la conscience inversée. Quand une personne fait peur et mal pour que ses semblables manquent de confiance en eux afin d’être instrumentalisés, ces distributeurs de la peur de captivité souffrent eux-mêmes d’une grave pathologie appelée la LOGORRHÉE ou la maladie des vantards verbeux : tu vois comme je suis beau, tu vois comme je suis parti de rien pour devenir le riche que tout le monde craint, tu vois comme je les domine, tu vois comme ils sont obligés de s’enfuir, tu vois comme je les ai tous déstabilisés et détruits… Avec un LOGORRHÉMAN, la liste des « tu vois » est sans fin.

Si quelqu’un qui est bien estimé au départ finit par perdre l’estime de tous les gens normaux, c’est toujours pour sa façon d’être. Il devient répugnant, détestable et n’est plus fiable.

Le Covid19, cette pandémie étouffante est venue nous donner une leçon d’humilité et en même de simplicité, d’humilité et d’espérance.La haine est une pathologie invalidante qui détruit celui qui choisit de détruire la vie des autres.

Ne compliquons pas la vie par nos orgueils car un petit microbe suffit pour nous mettre en respect et hors d’état de nuire. Aucun chef ne commande un microbe, tous les chefs ont beau tout aseptiser autour d’eux, il y aura toujours un microbe pour contrôler leur vie et la détruire là où les hommes sont incapables de se battre pour l’avènement d’un nouvel ordre plus juste et équitable.

Dieu affaiblit les hommes qui sèment la terreur par les microbes. Sauvons le monde en devenant un peu sage et plus attentif à la souffrance des autres.

On a le pouvoir pour servir et non pour profiter des autres.

On n’a pas le pouvoir pour humilier mais pour humaniser encore plus en vue de la convergence des cœurs.

On a le pouvoir pour éduquer et guider par l’exemple et non pour multiplier les injustices.

On a le pouvoir pour rendre les autres plus capables, plus audacieux et plus innovants par la passion du travail et le bonheur partagé.

On a le pouvoir pour se rendre inutile et non pour jouer à l’incontournable inconscient.

On a le pouvoir parce qu’on sait qu’on ne sera pas au pouvoir tout le temps et que seul l’amour sera le référentiel de votre redevabilité et de votre rédemption.

C’est par l’amour ou par la sauvagerie que votre nom traversera les temps des souvenirs glorieux et les temps des rappels des horreurs pour que vos actes continuent de témoigner du bien ou du mal qui caractérisé votre vie sur cette terre d’emprunt.

Etre chef, ce n’est pas dominer les autres mais c’est se dominer soi-même pour créer un environnement d’empathie et de plaisir d’être ensemble pour relever des défis humains tant pour nous-mêmes que pour les générations futures.

C’est là le seul contrat d’objectifs de la vie pour un monde en paix, plus solidaire et plus durable.

Oui un chef doit avoir des permissions qui sont ses prérogatives! La liberté de rendre heureux doit traduire l’obligation de servir.

Oui un chef doit avoir des restrictions pour que son self-contrôle fonctionne! Il n’est pas au-dessus des loi.

Oui un chef doit avoir des interdictions pour qu’il respecte scrupuleusement les lignes rouges non infranchissables!

Un chef qui n’a pas de principes éthiques est indigne.

C’est l’éthique, le contrôle, la redevabilité et le devoir de reconnaissance qui font les vrais chefs.

Le devoir d’ingratitude quand on devient c’est la pire des hypocrisies des faux chefs.

On demande à tout vrai chef d’être juste, impartial, équitable et une école de sagesse. >>

Pascal S.

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