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TOGO : Education : langues nationales comme langues premières d’enseignement : le Togo réunit ses spécialistes pour trois jours

Au lendemain de l’atelier international de l’évaluation des acquis d’apprentissage dans les écoles bilingues ELAN (« Ecole et Langues Nationales » en Afrique) de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et du Togo, le pays réunit ses spécialistes du sujet pour trois jours à compter de ce jeudi 21 juillet 2022 pour un symposium sur son enseignement bilingue dans le cadre du programme ELAN mise en œuvre dans des écoles pilotes de la région maritime et Kara depuis 2016.

Photo de famille

Tout au long des travaux, il sera question de faire le bilan de la mise en œuvre de ce programme et d’en déterminer les perspectives.

Durant ces trois jours, les spécialistes togolais de la question, les personnalités clées de l’écosystème éducatif du pays et les représentants des partenaires de l’éducation du Togo dans le domaine à l’instar de l’UNESCO, du BIE, de la CONFEMEN, de l’IFEF et de la Francophonie ; des programmes PASEC et ELAN vont se pencher sur l’importance des langues maternelles dans la scolarisation des enfants ; s’inspirer de l’expérience de l’enseignement bilingue du Burkina-Faso, s’enquérir des recommandations des missions de suivi pédagogique réalisées en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Togo, s’informer du processus de financement des programmes et projets dans le cadre de l’initiative ELAN, faire des travaux en atelier et adopter un rapport général de l’assise.

Photo de famille des membres de la table d’honneur

Ce séminaire de spécialistes togolais et internationaux de l’enseignement bilingue réunis au lendemain de l’évaluation des acquis du programme ELAN de trois pays montre clairement le degré très élevé d’engagement politique du Togo et son empressement à étendre progressivement l’utilisation des langues nationales comme langues d’apprentissage dans son système éducatif après six ans d’expérimentation.

D’ailleurs, l’accélération de la mise en œuvre du processus d’apprentissage dans les langues nationales du Togo permet au pays de rattraper son retard dans le domaine et de donner une réponse forte et encourageante aux appels des partenaires sur la question.

Une vue des participants

C’est exactement ce que la directrice de l’IFEF Mona LARROUSSI invite les Etats concernés à faire en ces termes   : << l’heure n’est plus à la discussion sur le bien-fondé et les bienfaits de l’enseignement bilingue, surtout après les deux jours intenses que nous venons de passer à discuter des performances constatées chez les élèves des classes bilingues expérimentales. Les études et évaluations ont été nombreuses sur ces questions et font désormais consensus >>. C’est alors à juste titre qu’elle fait une projection sur étapes suivantes du processus en disant: <<Les phases expérimentales tirent à leur fin. La question que l’on doit donc se poser aujourd’hui est celle du comment : comment réformer le système éducatif pour prendre en compte les langues nationales dans l’enseignement ? Comment aller vers une extension-généralisation réussie ? Il en va de l’avenir de nos enfants >>.

 

Dans la même logique, le directeur du Bureau International d’Education de l’UNESCO Yao YDO , dans un style très éloquent, s’est appuyé sur des exemples simples, pratiques et hautement convaincants de ses expériences personnelles et professionnelles pour montrer une fois encore, les mérites et avantages innombrables d l’utilisation des langues nationales comme langues d’enseignement.

Une fois encore, il a martelé que l’apprentissage dans les langues nationales réconcilie les peuples et leurs cultures, préserve les patrimoines, facilite l’assimilation et la maîtrise des apprentissages, renforce les compétences et favorise la créativité dans tous les domaines. A cet effet, il encourage les Etas à ne point douter du bien-fondé de l’utilisation des langues nationales dans les apprentissages et de passer à l’action.

Prenant la parole au nom du ministre Komla Dodzi KOKOROKO pour son discours d’ouverture du symposium, le secrétaire général des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat Emmanuel Barakpété AHIYA, a d’abord rappelé à l’assistance que la question des langues nationales a été, depuis la réforme de 1975, placée au cœur du processus d’enseignement/apprentissage du Togo avec l’Ewé au sud et le Kabiyè au nord avant de présenter l’état actuel de la situation.

Ainsi, il souligne qu’avec le temps, l’enseignement de ces deux langues s’est étiolé donnant lieu de nos jours, à un constat inquiétant sur la question. « Plus de 90% de nos apprenants ne sont pas capables de lire et d’écrire leurs langues maternelles » a-t-il indiqué.

Conscient de cette situation et cherchant à faire évoluer conséquemment la situation de l’utilisation des langues maternelles comme langues d’enseignement, le Togo a adhéré au programme ELAN en 2016. Et dès lors, il œuvre inlassablement à créer les meilleures conditions pour accélérer le processus d’enseignement bilingue généralisé de son système éducatif. Le présent symposium en est une preuve et Emmanuel AHIHA l’a martelé dans le message d’ouverture de la rencontre du ministre KOKOROKO qu’il a brillamment présenté aux participants en déclarant «  cet atelier est un tournant décisif, une occasion sans précédent pour nous les acteurs du système éducatif de mener une réflexion scientifique profonde et capitale quant à la place que nous réservons à l’utilisation de nos langues nationales, non seulement comme médiums d’enseignement, mais aussi disciplines, au même titre que les autres ».

Pascal S.

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