Civisme

La discipline en milieu scolaire: Une affaire de tous

L’école est le lieu par excellence de socialisation des jeunes citoyens. L’un des leviers pour réussir cette mission est la discipline.

Entendue comme l’obéissance à une règle de conduite commune aux membres d’un corps ou d’une collectivité, la discipline réglemente la vie d’une communauté pour le bien de l’ensemble. Puisqu’elle régit l’ensemble des membres d’un corps, son élaboration devrait impliquer tous les membres du corps concerné. Qu’en est-il en milieu scolaire ? Quels en sont les fondements ? Quel constat sur le terrain et qui en sont les acteurs ?

En milieu scolaire, la discipline définit donc la règle de conduite commune aux élèves mais aussi au corps enseignant. Elle trouve ses fondements dans la quête d’une bonne harmonie permettant l’atteinte des objectifs, c’est-à-dire l’inculcation de la connaissance par l’enseignant à l’apprenant, couronnée par la réussite de ce dernier, synonyme d’assimilation de la connaissance enseignée. Pour l’atteinte de ces nobles objectifs, l’établissement scolaire se dote d’un règlement intérieur qui consigne harmonieusement les règles de conduite aussi bien des élèves que des enseignants pour la vie de l’établissement. Vu son importance, sa rédaction nécessite  la participation des élèves, des enseignants et des représentants des parents d’élèves. Par conséquent, le règlement intérieur loin d’imposer la discipline aux acteurs concernés, est un outil de discipline participative. Ainsi une fois adopté, le règlement intérieur devient une disposition légale qui encadre la discipline en milieu scolaire. 

 Malgré l’existence d’un règlement intérieur dans les établissements d’enseignement, force est de constater l’absence notoire de discipline en milieu scolaire. Des apprenants non seulement ne respectent plus le règlement établi, mais souvent tentent d’imposer leur façon de faire aussi bien aux enseignants qu’aux autres élèves. A titre d’exemple nous pouvons citer le retard qui devient la mode, l’absentéisme, la désertion des cours, les exercices non traités, le refus d’exécuter les consignes des enseignants ou de l’administration. Du côté des enseignants, il n’est pas rare de noter des manquements préjudiciables non seulement à l’éthique mais aussi au règlement établi.

Cet état de choses trouve ses causes à plusieurs niveaux : scolaire, familial, national (politique de l’éducation et de l’instruction civique), social…..

Socialement, le manque de discipline dans les milieux scolaires pourrait être dû à la mauvaise articulation entre l’ère pré et post démocratique. La démocratie, mal assimilé a donné lieu à une société de quasi libertinage, de non-respect des lois, influant ainsi dangereusement sur le milieu scolaire. Si « l’enfant est le père de l’homme », il n’est donc pas étonnant que le milieu scolaire soit le reflet en miniature de l’ensemble de la société nationale. Il en va ainsi de la cellule familiale qui a démissionné, laissant ainsi le milieu scolaire seul éduquer et discipliner l’enfant mais ne laissant pas toute la marge à l’enseignant d’en assurer l’entière formation. La politique éducative adoptée par le pays a aussi sa part de responsabilité. L’école sans bâton qui vise l’élimination des sévices corporels est imposée sans formation des premiers acteurs qui sont les enseignants sur les solutions alternatives. De même l’éducation de masse optée par le Togo n’est pas sans effets négatif sur la conscience et la discipline en milieu scolaire.

L’action des ONG œuvrant pour la protection des droits des enfants n’est pas à négliger. En temps normal, elles sont introuvables pour accompagner les enfants. On ne les voit ni soutenant les élèves en difficultés ni les  sensibilisant  sur leur droits et devoirs. Mais il suffit d’une petite erreur d’un enseignant où d’une plainte fondée ou non fondée d’un élève pour les voir s’agiter dans tous les sens comme s’ils n’attendaient que cela. L’exagération, le manque d’objectivité et de professionnalisme avec lesquels certaines associations et ONG abordent des cas signalés font réfléchir sur les objectifs réels  poursuivis par ces dernières.

Tous ces facteurs au lieu d’être totalement bénéfiques pour les apprenants ont aussi des effets pervers encourageant le non respect des normes par certains apprenants. 

Il convient donc de repenser la société dans son ensemble, en faisant en sorte que le tissu social soit fondé sur le respect des lois et règlements pour donner l’exemple aux jeunes apprenants qui s’évertueront à respecter le règlement régissant le milieu scolaire. Ainsi, tout manquement aussi bien aux lois de la République qu’au règlement intérieur de l’établissement devrait être sanctionné pour servir d’avertissement, la sanction jouant ainsi pleinement son rôle social.

                                                                                                                                              E.LOKOUN

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