Au Togo, l’ECM (Education Civique et Morale) est introduite dans les collèges en 1990. En 2007, avec l’appui financier de l’ambassade des USA au Togo, les programmes de l’ECM ont été révisés et réécrits sous forme curriculaire. Cependant, force est de constater que quelques années plus tard, l’enseignement de l’ECM dans les établissements du secondaire tant publics, privés que confessionnels de l’enseignement général comme technique est presque délaissé ou est fait juste pour combler des heures creuses.

Par conséquent, il est devenu presque quotidien d’observer chez des citoyens de toutes les catégories et de tous les domaines, des comportements surprenants d’incivisme et d’incivilité qui mettent gravement à mal le bon fonctionnement des institutions, de l’administration, des collectivités locales et même des communautés à la base.

Face à la recrudescence de ces actes d’incivisme et d’incivilité, le gouvernement a décidé de rendre obligatoire  l’enseignement de l’ECM dans le préscolaire, primaire et secondaire général et technique. Au BEPC et au BAC1, le coefficient de l’ECM a été revu à la hausse.

Désormais, les élèves doivent sérieusement suivre et apprendre les cours de l’ECM au même titre que les autres disciplines. Pour un élève, en dehors de la connaissance acquise et des comportements à développer, c’est une matière qu’il faut bien réussir au cours des différentes évaluations pour maximiser sa chance d’une bonne réussite à la fin de l’année. Mais quels contenus les chargés de la matière doivent-ils enseigner aux différents niveaux du secondaire pour permettre aux apprenants de se sentir à l’aise devant les épreuves des compositions régionales et des examens nationaux ?

Au cours de l’année scolaire 2014-2015, les nouveaux programmes d’Education Civique et Morale pour les enseignements préscolaire, primaire et secondaire général et  technique (édition de juin 2012) accompagnés de guide d’appropriation et d’administration des nouveaux programmes d’éducation civique et morale ( ECM) ont été envoyés dans tous les établissements scolaires . Selon les informations recueillies auprès des chargés de ce cours, les instructions officielles contenues dans les nouveaux programmes indiquant les contenus des cours par niveau ont été respectées.

Mais grande fut la surprise de constater à la fin du déroulement des épreuves des différents examens, qu’une grande majorité des candidats se plaignent des écarts entre les cours donnés dans les classes et les épreuves proposées aux examens. « On a fait que nous amené ce qu’on n’a pas vu en classe » ont laissé entendre beaucoup d’entre eux. A qui la faute ?

Beaucoup de confusions avaient cours dans l’administration de cette discipline. Cette situation avait amené Amnesty International à accompagner le ministère en charge du secteur à élaborer une répartition officielle par niveau du nouveau programme de l’ECM. Cependant, des enseignants en charge de cette discipline dans certains coins du pays ne connaissent même pas l’existence de ce document.

Nous attirons ici l’attention des autorités en charge de l’éducation  sur ce problème. Il serait plus indiqué de renforcer le plus tôt possible les dispositions idoines prises pour que tous les élèves où qu’ils soient sur toute l’étendue du territoire puissent suivre effectivement les cours de l’ECM sur lesquels ils seront évalués. Il est indispensable et même impérieux et ceci dans un bref délai, de renforcer à nouveau les capacités des enseignants en charge de ce cours pour qu’ils puissent exécuter correctement les nouveaux programmes.

                                                                                                                 Pascal   S.